Une démêlée d’idée, une mêlée d’idées différentes, parfois contradictoires, que l’on s’attache à démêler ensemble.
Depuis une dizaine de jours, l’équipe du Badaboum théâtre (Julie Joaquim Figueiredo, Anne-Claude Goustiaux) et celle du Festival de Marseille (Elise Baptiste-Voisin, Lina Pinatel) vont à la rencontre des élèves participant·es et écouter ce qu’ils et elles ont à dire. Il s’agit de mettre en oeuvre l’un des piliers de la Manifête : le droit à la participation, réaffirmé aussi bien par la Convention Internationale du Droit des Enfants que par les textes qui traitent des droits culturels.
Equipés de papier et de stylos, les enfants réalisent des petits jeux d’écritures, similaires à ceux traversés par les enseignant∙es lors de la journée de lancement du mois de décembre.
Des textes à trou pour laisser parler son imagination et des post-its revendicatifs pour imaginer une meilleure ville, une meilleure vie.
En écriture presque automatique, connectée à leurs émotions, les enfants ont imaginé des phrases pleines d’émotions, dans lesquels on retrouve certains enjeux et centres d’intérêts. En voilà une petite sélection :
Sans oser le dire, je suis gentil.
Ensemble, nous pouvons gagner.
Les adultes devraient arrêter de nous stresser.
J’ai peur quand je suis seule.
J’ai peur que tu n’aimes pas Jul.
J’ai peur de perdre mes parents.
Si j’étais président, je jouerais.
Si j’étais ton amie, je ferais de mon mieux.
Les adultes devraient travailler moins pour passer plus de temps avec leurs enfants.
J’ai peur que tu ne veuilles plus me parler.
Si j’étais riche, je ferais un hôpital.
Ensemble, on joue au foot.
Je te souhaite de bons rêves car dans la vie, il faut rêver.
Laisse-moi, j’ai besoin d’être seul.
S’il vous plait, arrêtez de banaliser le racisme.
SI j’étais riche, je ferais voyager mes proches.
Les adultes devraient apprendre aux enfants qui ont de mauvaises notes.
Laisse-moi prendre mon doudou.
Je te souhaite tout le bonheur du monde.
Mon rêve : être actrice.
J’avais peur, sans oser le dire.
Grâce aux post-it, d’autres idées encore sont récoltées, puis les élèves votent :
« Quelle est la revendication que nous avons envie de défendre le jour de la Manifête ? »

Les sujets sont multiples et continueront de se préciser au fil du travail accompli pendant l’année. Il y a, entre autres choses :
« Je veux plus de temps de repos »
« Je veux moins de guerre et plus de paix dans le monde »
« Je ne veux plus de racisme »
L’atelier se termne sur un dernier moment partagé, une action-clé des grands rassemblements : chanter et crier des slogans !
"Mamans, on vous aime!"
(La classe a voté pour « Je veux plus que ma mère vie » – Premiers pas vers la découverte du droit à la famille)
En attendant la venue des danseur·ses, les classes poursuivront la réflexion sur les thématiques qui sont sorties de la mêlée : droit à la famille, principe de non-discrimination, mais aussi pollution et protection de la planète, droit au logement…
Le Badaboum théâtre retournera dans les écoles au mois d’avril, pour la deuxième partie des démêlées d’idées avec la deuxième partie des classes.
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